Catherine Belzung, neurobiologiste, professeur à l’université de Tours, responsable de la structure de recherche de l’Inserm « Imagerie et Cerveau » à Tours, lève le voile sur la dépression à travers des podcasts diffusés sur RCF en octobre et novembre 2019. Malheureusement, les podcasts ne sont plus accessibles mais je propose les informations principales extraites de l’intervention de Catherine Belzung.
Les antidépresseurs sont nés d’un traitement contre la tuberculose qui rendait les patients euphoriques. Il existe 5 à 6 classes de molécules pour prendre en charge les pathologies. Dans le cadre de la dépression, elles augmentent la transmission de la sérotonine ou de la noradrénaline (neurotransmetteur). Mais plus de la moitié des patients ne répondent à aucun traitement. A l’administration du premier antidépresseur, seul ⅓ voit leur situation s’améliorer. Après 3 essais (3 molécules), 50% ne répondent pas à l‘antidépresseur. Donc, la moitié des dépressions n’est pas reliée à un déficit de sérotonine ou de noradrénaline. Les antidépresseurs sont des béquilles qui remettent en route mais dans une stagnation du contexte, ils ne pourront pas être totalement efficaces.
Aussi, il est important de trouver d’autres solutions pour des dépressions ayant d’autres causes (saisonnière, post partum, altérations cognitives, causes inflammatoires avec lien à l’intestin, anhédonie). Il est également nécessaire d’accepter son état (corroboré par des études à l’université de Milan).
Que se passe-t-il alors au niveau cérébral et comment accompagner ce mouvement au mieux?
L’antidépresseur améliore le fonctionnement de l’amygdale et ensuite atteint le cortex préfrontal.
Les psychothérapies, la thérapie comportementale, cognitive ou la méditation pleine conscience quant à elles agissent dans un premier temps sur le cortex préfrontal et ensuite sur l’amygdale.
Combiner les 2 approches permet de créer une synergie multipliant les effets.